8/10/2023
RH
L'absentéisme au travail, symptôme souvent révélateur d'enjeux de santé ou de bien-être, constitue un défi majeur pour le monde professionnel. Au-delà des conséquences immédiates, il érode la productivité à moyen terme, pèse sur la rentabilité et fragilise la position compétitive des entreprises. Face à cette réalité, la Responsabilité Sociale d'Entreprise (RSE) s'impose comme une solution prometteuse, reflétant une prise de conscience globale et un engagement envers le bien-être des collaborateurs tout en préservant les avantages compétitifs des entreprises.
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est devenue un pilier central des stratégies d'entreprise, ancrée légalement par la loi PACTE (Plan d'Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) en 2019. Cette avancée législative marque une révolution dans le paysage entrepreneurial, privilégiant une vision où la prospérité économique s'allie à une contribution bienveillante envers la société. La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) repose sur trois grands piliers essentiels :
En somme, la RSE transcende la simple notion de rentabilité pour englober un engagement plus vaste en faveur de la planète, des individus et de l'économie. L'intégration de ces trois piliers montre qu'une entreprise responsable ne se contente pas d'être économiquement viable, mais aspire également à un impact positif sur la société, ses collaborateurs et l'environnement. À l'ère de la prise de conscience globale, il est impératif pour les entreprises d'adopter et de promouvoir ces valeurs pour assurer leur légitimité, leur pérennité et leur résonance auprès des générations actuelles et futures en basant sa stratégie sur des études fiables et des outils innovants.
Dans ce contexte, la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) occupe une position centrale au sein de la RSE, mettant l'accent sur le respect de l'individu. Une entreprise véritablement responsable ne peut opérer sans prioriser ses collaborateurs dans sa stratégie globale. Assurer leur bien-être, leur épanouissement et leur sécurité au travail n'est pas seulement une obligation légale, mais aussi une démarche empreinte de bienveillance. La QVCT s'impose alors comme un levier essentiel pour renforcer l'engagement, fidéliser les employés et réduire l'absentéisme.
Capitaliser sur le bien-être, la santé, la qualité de vie et des conditions de travail de ses collaborateurs engendre des bénéfices multiples pour l'entreprise. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, comme en témoignent les études menées par les cabinets Hays, Monster, Ifop, et Ipsos. Le bien-être au travail est devenu un enjeu stratégique pour les entreprises, et les statistiques le confirment. Dans les entreprises où il fait bon travailler, les avantages sont évidents :
Evidemment, la mise en place d'actions QVCT demande un investissement significatif, tant en ressources humaines que financières. L'une des composantes de la QVCT repose sur l'emploi de personnes en situation de handicap. Dans le but de favoriser leur embauche et de les maintenir dans l'emploi, l'État a mis en place une contrainte financière appelée la Contribution Agefiph.
Elle incite les entreprises à avoir au moins 6% de salariés en situation de handicap au sein de leur effectif. Cette démarche vise à promouvoir l'emploi inclusif et à réduire les discriminations envers les personnes en situation de handicap sur le marché du travail. Si une entreprise ne parvient pas à atteindre cette obligation, elle doit s'acquitter de cette contribution, au prorata du nombre de travailleurs handicapés déjà employés dans l'entreprise. C’est un coût non négligeable pour l'entreprise. Son montant varie en fonction de différentes tranches d'effectif, mais en moyenne, il s'élève à 5 760€.
Pour illustrer, si vous êtes une entreprise de 500 salariés et qu'il vous manque, par exemple, 20 travailleurs handicapés sur un objectif de 30, votre contribution annuelle serait de plus de 115 000€.
La notion de "handicap" englobe une réalité bien plus large que celle couramment perçue. Tandis que l'opinion générale tend à se focaliser sur les handicaps manifestes et sévères, ceux-ci ne comptent que pour environ 20% des cas. D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de 30% de la population active est concernée par un handicap, qu'il soit temporaire ou permanent. Néanmoins, pour qu'un individu soit reconnu en situation de handicap au travail, il doit répondre à trois critères spécifiques :
Statistiquement, il est possible de remplir l'obligation d'emploi à hauteur de 6% avec les salariés déjà présents au sein de l'entreprise. Il est essentiel de rassurer les collaborateurs en instaurant une véritable politique de santé au travail, visant à adapter les postes en fonction des problèmes de santé rencontrés.
L'un des principaux freins à la mise en œuvre d'une politique en faveur du handicap et du bien-être au travail est la crainte liée au coût des aménagements de poste. Or, il convient de souligner que moins de 10% des personnes reconnues travailleurs handicapés (RQTH) nécessitent effectivement un aménagement de poste, et ces ajustements peuvent souvent bénéficier d'une aide financière.
Les principaux aménagements pour personnes handicapées en entreprise comprennent :
Il est à noter que les besoins d'aménagement varient en fonction de la nature du handicap et des spécificités du poste occupé par la personne. Une évaluation individualisée est souvent nécessaire pour déterminer les aménagements les plus appropriés.
L'adoption d'une politique axée sur le bien-être et l'intégration des personnes handicapées au travail présente une multitude d'avantages. Ces bénéfices touchent tant l'entreprise elle-même que l'ensemble de ses collaborateurs.
Côté employeur :
Ces améliorations entraînent la fidélisation des employés, la réduction de l'absentéisme et du taux de rotation du personnel, ainsi qu'une baisse des coûts liés à ces problématiques. En somme, une politique de bien-être au travail est un investissement judicieux qui se traduit par des avantages concrets pour l'entreprise.
Côté salarié, la mise en place de telles politiques signifie qu'ils peuvent bénéficier des mesures prévues par la législation, telles que l'abondement du Compte Personnel de Formation (CPF), des facilités de stationnement, ou encore des priorités d'accès dans certains cas. De plus, ils peuvent également bénéficier d'aides de l'Agefiph et du service Sameth, qui contribuent à faciliter leur intégration et leur épanouissement au sein de l'entreprise.
Investir dans la mise en place d'une politique handicap revêt un enjeu clé pour la performance et la compétitivité de l'entreprise. En réduisant l'absentéisme et en favorisant l'inclusion, cette démarche contribue à un environnement de travail plus sain, plus productif, et plus compétitif. Elle renforce le capital humain de l'entreprise, améliore son image, et la positionne comme un employeur responsable. Une politique handicap, c'est investir dans le présent et l'avenir de l'entreprise.