La réduction générale dégressive unique (RGDU) est la réforme majeure des allègements généraux de cotisations et contributions patronales qui entrera en vigueur, dans sa version définitive, le 1er janvier 2026. Destinée à simplifier le calcul des exonérations, à unifier les dispositifs existants et à pallier à la suppression des taux réduits, cette réforme impactera directement la gestion de la paie et la prévision des charges salariales des entreprises. Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir pour anticiper ces changements.
RGDU, la nouvelle RGCP 2026
La RGDU trouve son origine dans l’article 18 de la loi n°2025-199 de financement de la sécurité sociale, adoptée le 28 février 2025. Elle est précisée par le décret n°2025-887 du 4 septembre 2025, qui fixe les modalités pratiques de son application.
Cette réforme a pour objectifs principaux d’unifier et de simplifier les dispositifs existants notamment dans le calcul des allègements de cotisations patronales. Par ailleurs, elle permet de réduire le poids des exonérations des allégements généraux des cotisations sur les finances publiques et lève les désincitations à augmenter les bas salaires.
En pratique, la RGDU remplace l’actuelle réduction générale dégressive (RGCP, souvent appelée « réduction Fillon ») et transforme la gestion des charges sociales pour toutes les entreprises dès 2026.
Rappel : fonctionnement de la RGCP en 2025
Jusqu’à fin 2025, la réduction générale des cotisations patronales (RGCP) permet aux employeurs de bénéficier d’une exonération partielle de cotisations patronales sur les salaires proches du SMIC. Elle est dégressive : plus le salaire s’éloigne du SMIC, plus la réduction diminue.
Les taux réduits d’assurance maladie et d’allocations familiales sont également en vigueur pour certaines entreprises, ce qui complique le calcul des charges.
Avec la RGDU, cette complexité disparaît au profit d’un unique mécanisme simplifié et standardisé.
Ce qui disparaît au 1er janvier 2026
À partir de 2026, plusieurs dispositifs actuels disparaissent :
Taux réduits sur l’assurance maladie et les allocations familiales
Jusqu’en 2025, certains employeurs bénéficient de taux réduits (7 % au lieu de 13 % pour l’assurance maladie, 3,45 % au lieu de 5,25 % pour les allocations familiales) sur les salaires inférieurs à 3,5 SMIC, voire à 2,5 pour certains cas.
À partir de 2026, ces dispositifs seront supprimés et intégrés à la RGDU, sauf pour quelques cas particuliers qui conservent leurs exonérations spécifiques (zones prioritaires, LODEOM - pour laquelle la référence au coefficient T est maintenue -, aide à domicile, apprentis, jeunes entreprises innovantes).
Ancienne réduction générale des cotisations patronales (RGCP / réduction Fillon)
La réduction générale actuelle est remodelée et remplacée par la RGDU. Ce nouveau mécanisme unique simplifie le calcul et assure une meilleure lisibilité pour les entreprises.
En résumé, tout ce qui relève des taux de cotisation réduits et des mécanismes multiples disparaît au profit d’un système unique plus simple et prévisible.
Ce qui change au 1er janvier 2026
La principale nouveauté est la création d’un seul mécanisme appelé la Réduction Générale Dégressive Unique (RGDU). Voici les points essentiels :
La fusion des allègements
Toutes les réductions actuellement existantes sont regroupées dans un mécanisme unique, qui remplace la réduction générale actuelle, les taux réduits d’assurance maladie et d’allocations familiales et certaines exonérations spécifiques liées aux petites entreprises.
Le nouveau plafond d’éligibilité
La RGDU s’applique désormais aux salaires inférieurs à 3 SMIC, contre 1,6 SMIC actuellement. Au-delà de ce seuil, il n’y aura plus aucune réduction.
La valeur maximale du coefficient
Pour 2026, la valeur maximale du coefficient est la suivante :
- Employeurs de moins de 50 salariés : 0,3973 (~39,73 % de réduction)
- Employeurs de 50 salariés et plus : 0,4013 (~40,13 % de réduction)
Cette valeur maximale correspond à la réduction totale possible sur un salaire au SMIC.
Introduction du seuil minimal d’exonération
La RGDU 2026 introduit un seuil minimal d’exonération de 2 % afin de rendre la dégressivité plus progressive. Concrètement :
- Les salariés proches du SMIC bénéficient de la réduction maximale (~40 %).
- Entre le SMIC et 3 SMIC, la réduction diminue progressivement, mais reste supérieure ou égale à 2 %.
- Au-delà de 3 SMIC, la réduction disparaît totalement.
Cette règle assure qu’aucun salarié dont la rémunération est inférieure à 3 SMIC ne perd entièrement l’avantage avant d’atteindre le plafond.
La RGDU : nouvelle formule de calcul
Le calcul de la réduction repose désormais sur une formule unique intégrant :
- Le salaire annuel brut,
- Les heures supplémentaires ou complémentaires,
- Un exposant P = 1,75 pour lisser la dégressivité.
Formule officielle
coefficient = Tmin + ( Tdelta × [ (1/2) × (3 × (SMIC annuel + heures supplémentaires valorisées) / rémunération brute annuelle – 1) ] ^P )
Explications des paramètres de calcul
- Tmin : seuil minimal = 2 %
- Tdelta : différence entre la réduction maximale (~40 %) et le seuil minimal (2 %)
- P = 1,75 : permet un calcul courbé, assurant une dégressivité progressive au lieu d’un palier abrupt.
Cette formule est essentielle pour les logiciels de paie, qui devront l’intégrer pour un calcul correct des charges.

Qui va être impacté par la RGDU ?
Implications pour les bas salaires et le SMIC
La RGDU 2026 est particulièrement favorable pour les salariés dont la rémunération brute est proche du SMIC. Pour ces salariés, la réduction des charges patronales peut atteindre 39,73 % pour les petites entreprises et 40,13 % pour les grandes entreprises, incluant entre autres les cotisations de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, la cotisation d’assurance chômage, et la cotisation vieillesse du régime général.
Les entreprises qui versent des rémunérations inférieures à 3 SMIC peuvent ainsi bénéficier de la réduction, qui sera appliquée automatiquement sur les cotisations et contributions sociales dues chaque mois, avec un calcul forfaitaire ou calculé sur la rémunération annuelle brute selon le logiciel de paie utilisé. Cela permet un allègement de cotisations important pour les bas salaires tout en restant conforme aux obligations de recouvrement des cotisations URSSAF et des caisses de retraite.
Impact sur les logiciels de paie et DSN pour les entreprises
L’instauration de la RGDU a renforcé les exigences de paramétrage des logiciels de paie. Les bulletins de paie doivent permettre le calcul correct des cotisations et contributions patronales et salariales, en intégrant notamment les cotisations de sécurité sociale, d’assurance chômage et de retraite complémentaire, afin d’appliquer la réduction générale selon les règles en vigueur.
Les déclarations sociales nominatives (DSN) doivent également être adaptées pour refléter avec précision le montant de la réduction générale et ses éventuelles régularisations mensuelles. Les entreprises doivent veiller à la bonne imputation des cotisations versées, exonérées ou déduites, et à leur correcte ventilation entre les organismes concernés (URSSAF, caisses de retraite complémentaire, AGS, fonds nationaux).
RGDU et exonérations de cotisations spécifiques
Certaines entreprises peuvent cumuler la RGDU avec des exonérations de cotisations sociales spécifiques, comme LODEOM, Aide à domicile, CICE, ou encore aide à l’embauche pour apprentis.
Les cotisations patronales et cotisations salariales associées à ces dispositifs sont désormais indépendantes de la réduction générale, ce qui simplifie le calcul des cotisations et contributions. Les rémunérations versées restent soumises aux obligations légales, mais certaines charges patronales peuvent être totalement ou partiellement exonérées, réduisant le montant des cotisations et contributions dues par l’employeur
Impacts pratiques
Cette réforme impacte aussi des aspects plus pratiques tels que :
- Les logiciels de paie : la nouvelle formule avec exposant rend le paramétrage plus technique. Une mise à jour est essentielle pour éviter les erreurs.
- Les prévisions et simulations : les modèles actuels ne seront plus fiables. Les entreprises devront revoir leurs outils de simulation et leurs budgets prévisionnels pour 2026.
- Les primes et heures supplémentaires : elles influencent désormais le calcul de la RGDU, nécessitant une attention particulière pour anticiper les impacts sur la masse salariale.
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Mise à jour du BOSS en 2026 : le cadre réglementaire
Le Bulletin Officiel de la Sécurité Sociale (BOSS) intègrera de nouvelles rubriques pour expliquer et détailler la réforme :
- Réduction générale dégressive unique (RGDU)
- Réductions proportionnelles
Certaines rubriques existantes seront mises à jour pour aligner l’ensemble des dispositifs sur la réforme et assurer la cohérence réglementaire, notamment :
- Allègements généraux,
- Exonérations zonées,
- Aide à domicile,
- Jeunes entreprises innovantes
Comment anticiper la réforme RGDU ?
Pour se préparer à l’entrée en vigueur de la RGDU au 1er janvier 2026, il est recommandé de :
- Mettre à jour les logiciels de paie pour intégrer la nouvelle formule et l’exposant P = 1,75.
- Revoir les outils de simulation et prévisions budgétaires, car les modèles actuels ne seront plus fiables.
- Analyser l’impact sur la masse salariale, notamment pour les entreprises avec de nombreux salariés proches de 3 SMIC.
- Informer les équipes RH et comptables pour anticiper les changements dans le calcul des charges et la gestion des bulletins de paie.
- Vérifier l’impact sur les exonérations spécifiques, comme LODEOM ou Aide à domicile, pour éviter toute mauvaise interprétation.
💡 Pour accompagner les entreprises dans cette transition, Spartes propose un accompagnement complet : audit des charges sociales, ajustement des outils de simulation et de paie, formation des équipes RH et suivi personnalisé pour garantir une mise en conformité rapide et efficace avec la RGDU 2026.
En résumé, cette réforme RGDU simplifie le système des allègements, mais rend le calcul plus technique. Une anticipation et une adaptation des outils internes sont essentielles pour gérer efficacement les charges sociales dès 2026.

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